Suivez mes commentaires sur l'actualité de la justice et des barreaux

  • Les enfants du droit, par Bruno Dayez et Stéphanie Manneh

    Les enfants du droit, par Bruno Dayez et Stéphanie Manneh, Bruxelles, 2019, Samsa, 192 p., 18 €.

    Nous ne croyons plus que notre bonheur dépend de notre conformisme à un modèle préétabli. Ni qu’il consiste à occuper le rôle que d’autres (État, école, église, famille…) nous ont assigné dès avant notre naissance. Nous n’admettons plus que les lois empiètent sur l’espace de notre liberté en prétendant nous dicter ce que serait notre bien … Le glas de l’hétéronomie a sonné : dorénavant, nous revendiquons la liberté absolue d’être nous-mêmes en choisissant qui nous voulons être, en étant les seuls garants de notre propre bonheur, les uniques maîtres de notre destin, totalement autonomes.

    Le droit enregistre ce déclin des idéaux collectifs : la place de « l’intérêt général » ne cesse de se rétrécir … au total se façonne petit à petit une nouvelle idéologie : celle de l’individu souverain, n’ayant de comptes à rendre à personne, concevant son propre bien comme il l’entend … comme s’il était en vérité seul au monde.

  • Seda Basay-Yildiz, avocate en danger

    Seda Basay-Yildiz est une avocate allemande d’origine turque.

    Elle est intervenue dans un procès visant plusieurs membres d’une cellule d’extrême droite, la N.S.U., en qualité de conseil de la famille d’une de leurs victimes. Cette cellule était accusée d’avoir, entre 2006 et 2010, exécuté au moins une dizaine d’immigrés d’origine turque, kurde ou grecque, ainsi que du meurtre d’un policier et de plusieurs hold-up.

  • Salah Dabouz, avocat en danger

    Salah Dabouz est un éminent avocat algérien, défenseur des droits humains.

    Il est président de la Ligue Algérienne pour la Défense des Droits de l’Homme -LADDH, une association indépendante fondée en 1985 qui documente les violations des droits humains en Algérie perpétrées par les services de sécurité et les groupes armés, notamment dans les affaires de prisonniers de conscience et les disparitions forcées. Il est également membre de la Commission des droits humains de l'Union internationale des avocats et membre fondateur de l'Union autonome des avocats en Algérie.

  • Dire et écrire le droit en français correct, par Michèle Lenoble-Pinson et Paul Martens

    Dire et écrire le droit en français correct. Au plaisir des gens de robe, Michèle Lenoble-Pinson, avec la collaboration de Paul Martens, Bruylant, 2e édition, 2019, 854 pages, 45 €.

    Tout d’abord vous dire l’émotion que j’ai ressentie en recevant la deuxième édition de cet ouvrage. C’est que l’auteur de la recension de sa première édition (cette revue, 2016, p. 814) était notre regretté ami Michel Westrade, depuis décédé dans des circonstances tragiques.

    Quelques différences notables entre ces deux éditions. Paul Martens, de relecteur, est devenu collaborateur. Et puis 48 pages ont été ajoutées mais le prix a diminué de 30 euros. C’est assez rare pour être souligné.

    Entrons dans le vif du sujet. Vous connaissez la différence entre non licet et non liquet, entre nonobstant et non obstat, entre amender et amodier ? Vous écrivez nonstop ou non-stop ? Vous dites « je m’en réfère à justice » ou « je me réfère à justice » ? Et vous savez bien sûr qu’un terre-plein peut être de plain-pied avec la terrasse qu’il joint. Et qu’un mariage putatif ce n’est pas un mariage avec une …

  • Est-ce qu'on entend la mer à Paris ? de Anne-Sarah Kertudo

    Est-ce qu'on entend la mer à Paris ?, par Anne-Sarah Kertudo

    « Vous voulez dire que vous n’entendez pas et que vous ne voyez pas non plus ? »

    Ce double handicap, si c’est beaucoup pour moi, je sais que c’est beaucoup trop pour les autres.

    J’ai donc lu Anne-Sarah Kertudo[1].

    Et, comme je le pressentais, je suis tombé admirationneux d’elle.

    Cette jeune femme, malentendante, malvoyante, a en elle une force extraordinaire et communicative.

    Je vais être un peu plus long que d’habitude. Parce qu’il y a dans ce qu’elle a réalisé – et qu’elle nous raconte donc dans ce livre – bien plus que la réalisation d’un projet à la fois un peu fou et exceptionnellement généreux.



    [1] Voyez ma chronique précédente consacrée au livre de Mathieu Simonet, Anne-Sarah K.

     

    http://latribune.avocats.be/est-ce-quon-entend-la-mer-a-paris-histoire-de-la-permanence-juridique-pour-les-sourds/

  • Anne-Sarah K., par Mathieu Simonet

    Anne-Sarah K., par Mathieu Simonet, Paris, Seuil, 2019, 192 p., 17 €.

     

    « - Je vous en prie, asseyez-vous là.

    - Je ne vois pas : je ne sais pas où il faut que je m’assoie.

    - Eh bien, ici.

    Anne-Sarah a pouffé de rire. Puis elle a repris son sérieux :

    - Vous voyez… Nous ne prétendons pas que les magistrats ont intentionnellement une attitude discriminatoire, nous pensons simplement qu’il y a de l’ignorance entre le monde de la justice et le monde des aveugles ; il faut créer des ponts pour que ces deux mondes se comprennent mieux, pour qu’ils apprennent à avoir un langage commun. Par exemple, vous n’osez peut-être pas attraper le bras de mon frère, avec fermeté et bienveillance, pour le conduire devant la chaise où il pourrait s’asseoir.

    - Oui, je comprends bien ce que vous dites, mais il s’agit là de détails. Nous nous sommes là pour gérer des litiges, par pour régler des problèmes de politesse… même si j’entends bien que cela peut être utile de savoir où on peut s’asseoir… ».

     

    C’est l’histoire de Mathieu, jeune avocat parisien.

    C’est l’histoire de Mathieu, jeune avocat parisien et de ses amoureux.

    C’est l’histoire de Mathieu, jeune avocat parisien, fasciné par l’écriture, imprégné par elle, au point d’essayer de convaincre tous ses proches d’eux aussi écrire.

    C’est l’histoire de Mathieu, jeune avocat parisien et de ses amis.

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